dimanche, avril 24, 2005

Les explorations du Nautilus #1


Miracle prolétarien. Résurrection d'un vrai prolo, Joseph Dejacque, qui nous revient en pleine forme sans rien avoir perdu de sa vindicte, exhumé par les bons soins du docte Valentin Pelosse (à lire : son Agité prolétaire en ouverture à la Question révolutionnaire). Prolétaire tu peux être élégant et intelligent ! Un site agréable et sobre au service d'un message toujours jeune, privilège commun de l'Utopie et des voyageurs. A travers les viscissitudes et la pensée inséparablement mêlées de Dejacque, le bien nommé, c'est tout un nouveau monde que nous découvrons, le New-York de 1860 en proie aux pires misères et convoitises, les luttes révolutionnaire de l'époque au jour le jour, les joies, la détresse et les espoirs des pauvres en exil, et des questions bien actuelles :

http://joseph.dejacque.free.fr/

Le toto sort du squat. Et invite tous les communistes à son Meeting, la revue internationale de la Communisation :

http://meeting.senonevero.net/

Des discours parfois indigestes mais des débats animés, amusants et ouverts, une fois maîtrisés les quelques concepts de base indispensables. Pour ceux qui souhaitent prolonger sur le Net les discussions entamées au comptoir, s'initier ou s'exercer aux dernières subtilités de la dialectique révolutionnaire, renouer avec de vieilles connaissances, de Marx au Tiqqun.

Pour ceux que ça intéresse. Le quotidien officiel de la Côte d'Ivoire, Fraternité matin :

http://www.fratmat.co.ci/

La France vient de perdre une guerre qui se termine sur un drôle de bilan. Aucun site ne publie à ma connaissance de textes émanant de la rébellion ou de groupes de pensée d'opposition. Manque de moyens? La flambée de spritualité délirante qui s'est emparée du pays semble avoir frappé un temps les meilleurs esprits de stupeur. Et la Côte d'Ivoire est encore un pays unanimiste...

La presse française? Elle ne vaut guère mieux. La télé et les journaux populaires irresponsables et aux ordres, Libé d'une incompétence coupable (ils attendaient quoi? Un petit massacre à la rwandaise pour démontrer que les noirs ont ça dans le sang?), le Monde trop sérieusement institutionnel pour saisir le chaos social ambiant, le Figaro encore le plus lisible (hélas?) et le plus lucide. Les alternatifs? Il ne faut pas oublier que depuis l'indépendance concédée et conditionnée par De Gaulle, ces terres sont, en particulier pour les ressortissant de notre cher pays, du domaine réservé des hautes sphères de l'Etat et d'autres mafias y ayant partie liée. Pour se consoler, quand-même une petite galerie de photos à se mettre sous la dent :

http://blaisepascalabidjan.free.fr/galphotos.htm

Un coucou à Libé. Tout n'est pas perdu. Le débat sur les panneaux solaires continuent sur

http://terre.blogs.liberation.fr/terre/2005/04/embruns.html



Voilà. C'est tout pour cette fois.

Les explorations du Nautilus #1

mardi, avril 12, 2005

Rappel modéré aux camarades bourgeois sans a priori

Un appel anonyme donc. Tiens, tiens... Destiné à qui ? Là aussi, le doute plane. Pourquoi moi d’abord, moi qui me suis déjà infligé le Tiqqun et qui n’en redemandait pas tant ! Et j’apprends que je ne suis pas tout seul dans ce cas. Comme on se retrouve ! Le cercle pour petit qu’il soit mérite d’être mis en avant (un peu de pub au passage). On peut mépriser le quantitatif (on a appris à se méfier de la masse), mais aspirer à la gloire, prôner le communisme ici et maintenant et ne pas négliger son porte-monnaie, mépriser l’époque et en connaître les ruses, les dénoncer et les pratiquer.

Alors ? A quoi reconnaît-on un révolutionnaire ? Ton identité est-elle si importante ? La revue invite au débat avec une bonne volonté désarmante. L’effeuillage commence ? Coquette ! Qui es-tu, beLE inconnuE ? Car tu existe, auteurE, quoi qu’il en coûte à notre conscience communisatrice. Il en faut bien un dans ce triste monde qui ne nous appartient pas puisqu’ils ont tout, ces salauds, eux, ceux qui nous contrôlent, enferment nos camarades, etc.

Le bon sens, toute Tiqqunerie mise à part, l’exige, la corporalité ne peut être niée. Et sans me moquer, la question se pose. Le Tiqqun malgré son allure de compilation de scholiastes en mal d’avenir comme de présent n’est pas ce qu’on a lu de pire dans la littérature militante de ces dernières années. Un peu de luxe, dense et élégant, dans le grand jeu de l’étouffement. Je garde un souvenir particulier des thèses sur la communauté terrible, émouvant témoignage adolescent, des formules brillantes, des intuitions théoriques aussi, surnageant d’un fatras qui ne cachait pas le sérieux de l’intention.

Tes thèses et tes arguments dans l’Appel ? Ce n’est ni la timidité, ni une irrépressible paresse qui me retiens de t’en demander compte. Je me suis imposé de plus lourdes tâches. Je répéterai seulement ma question : pour qui tu prêches ? Pas pour moi en tout cas : je ne te suivrais pas sur la crête. Merci bien.

Qui est ce nous dont tu uses avec tant de complaisance et de variété ? Nul besoin d’avoir un nez de sanglier pour soupçonner la part de supercherie d’une posture philosophique bien commode, si moeleuse qu’on s’y vautre, qu’on s’y enfonce. Nous pourrions goutter l’imposture littéraire si elle n’était au service d’une idéologie tout aussi rance que le choix de tes mocassins.

Car usurper la position des précaires et des chomeurs pour mieux nous refourguer ton petit Debord, ne te suffit pas. Monsieur l’anonyme philosophe. Animateur à défaut d’auteur, ton orgueil est cependant moins misérable que ta tartuferie. La misère t’est-elle devenue si désirable que tu crois qu’en parer ta prose lui donne de la consistance ?

Pour la plus grande gloire du Communisme, ici et maintenant (communisons tous en coeur, mes frères !), la Révolution vaut bien un pieux mensonge. Et quand on a plus lu que vu, ou vécu, les haillons et les ulcères imginaires donnent toujours l’illusion d’une contenance. Certains s’y laisseront prendre : tu t’adresses à tes pairs.

Le capitalisme n’est pas la réalité, mais lui appartient. Certains en vivent même, paraît-il. Engels ne s’en cachait pas, ayant choisi de consacrer la sueur de ses ouvriers à l’oeuvre grandiose d’un cerveau qui promettait à tous des lendemains meilleurs. Le temps de potasser la science à sa portée, de laisser faire l’époque, la matière. Un peu de bonne volonté... On sait où tout cela a mené.

Aujourd’hui, le communisme a vieilli. Embourgeoisés les doctrinaires. Renoncer ? Il n’en est pas question. Faire son époque, lancer ses théories à l’assaut. Toujours. Merci Internet, on propage sa rhétorique sans risquer sa tête. Le confort de son chez-soi vaut mieux que la tribune.

Aujourd’hui le monde est devenue bien complexe et ce triste constat nourrit encore notre haine d’impuissant contre tous ceux qui font profession de post-modernisme. Une consolation : au moins nous sommes face à face. Marx raisonnait pour cinq pour cent de l’humanité, nous vivons dans une société globale, sans frontière. Seules sur les îles Adaman quelques tribus isolés par l’administration tirent encore des flèches sur les avions qui viennent s’assurer qu’ils vivent encore librement dans la forêt vierge de tout contact.

L’issue est proche. Trop de misère. La pollution. Presque une divine surprise. La bêtise des autres est notre meilleure alliée ? Défendons-nous de la politique du pire. Il va encore falloir subir la masse mais notre civilsation court à sa perte et qui s’en plaindra ? Nous ne sommes pas nihilistes pourtant. Le tout est de savoir se préserver des éclaboussures.

D’où les crêtes. C’est quand même mieux que les bas-fonds. S’enterrer ou planer ? Ne pas trop s’en mêler de toute façon. Démissioner ? Annoner. Réfléchir pour les moins cons. Comme le disait Confucius, le sage reclus fait tourner le monde dans sa main. Prions. Comprendre ? Qui lirait aujourd’hui de la politique économique ? L’écologie par dessus le marché. Tout est au-dessus de nos forces.

La clandestinité est imposée à beaucoup. Une condition qui s’est banalisée. Comme le salariat et pas mal d’autres misères. Continue à t’en faire gloire dans tes pantoufles et prie : nous sommes avec toi.

Conditions de la refondation du matérialisme historique 1ère partie (réponse)

La dissémination, un vieux concept puisé dans l’analogie biologique. Un atavisme. Déjà Pierre Larousse dans son ambition encyclopédique l’avait choisie comme emblème. Stratégie r l’appelle-t-on dans la classification que les spécialistes des populations ont établi des modes de reproduction. La stratégie du pauvre, du prolétaire en son sens premier (le bourgeois serait lui plutôt cas si nous filons la métaphore K, c’est à dire soucieux des ressources et économe mais ce n’est qu’une métaphore). La première richesse, primordiale - car si on professe encore un matérialisme ce ne peut être que celui qui n’oublie pas l’ontologie phylogénétique de l’homme - la première valeur est la progéniture. Disséminer est un pouvoir. Il y a la sélection aussi donc il ne faut pas non plus trop rêver. Petit poisson ne deviendra pas forcément grand. Cela rejoint une question que pose une autre contribution de ce site à l’expérience très attachant. Celle de l’unité. De l’unité du prolétariat et de la diversité des individus. La politique est-elle un art des populations ? Les gérer. Beaucoup ont ce terme en horreur qui n’en ambitionnent pas moins de participer à la programmation de notre futur. La vieille question de la téléologie est entre nos mains. Nous devrions pouvoir dans une démocratie adaptée au nouveau moyens de communication pouvoir décider s’il faut débrancher le Pape ou revendiquer nos droits historiques sur la Floride à la suite de la mort de son dernier Prince souverain. Qu’a à nous proposer le communisme en regard ? Ce qu’il y a de bien dans le capitalisme comme dans l’ancien régime c’est qu’on ne s’y ennuie pas. Enfin jamais trop longtemps. Bien sûr il y a le colonialisme, les guerres et plein d’autres choses dont l’évocation seule m’est pénible. Mais enfin voilà on est toujours là. On a même Internet. On en découvre les charmes et les joies et on écrit, on écrit. On a enfin trouvé son public. Important le public. Plus envie de prêcher dans le désert. Pas le temps. Donc disséminons, disséminons. Dieu retrouvera les siens. Il faudra que je lise ton article (devons-nous nous tutoyer ?). Je te connais peut-être. Décidément cette partie de cache cache électronique est très amusante.

Un naturaliste de passage

En réponse à Conditions de la refondation du matérialisme historique 1ère partie. Matérialisme historique et dissémination, Calvaire, lundi 4 octobre 2004.
: « La dissémination s’impose comme seule condition vraiment généralisée. C’est ainsi qu’une méthode matérialiste historique (postmarxiste) renouvelée et mise à jour permet de voir notre époque.

Partons donc de cette dissémination pour entrevoir sa possible synthèse théorique et son dépassement révolutionnaire... »
Ne vous sentez pas obligé de lire la suite.