vendredi, décembre 09, 2005

Et ça va continuer

Chirac tente de recoller les morceaux :

— à Bamako, « non la polygamie n'est pas responsable des émeutes »,
— retour à Paris, on nomme une mission de décolonisation des lois sinons des esprits.
Et à qui on confie cette « délicate mission » de laver le linge salle des restes de l'empire ? Au plus demeuré des fils de l'amer Michel. Certes la famille a toujours plutôt connu les bons côté de la colonisation, mais pour apaiser les esprit il faut faire simple.

Ils finissent par avoir peur de leur propres troupes. En particulier il y a une trentaine de députés Sarkozystes acharnés, les « fachos » comme eux mêmes les appellent.

Et le petit teigneux veux maintenant nous donner des leçons de slogans quand il rabache toujours travail, karcher, racaille. Mai 68 à part chez Leclerc c'est plus trop de saison. Rarement l'utopie aura semblé aussi loin. 2005, c'est le mazout sur la plage, les fafs aux manettes, le n'importe quoi pourvu que t'aboies et si on comprend pas on frappe et pour ceux qui réfléchissent encore, c'est comment on va s'en sortir de cette merde (et vite)?

jeudi, novembre 17, 2005

Et maintenant c'est le regroupement familial

Décidemment l’UMP est rapide à la détente en ce moment.

Le vieux leader du FN a à peine eu le temps de s’attaquer pour la nième fois au regroupement familial lundi dernier [1] que deux jours plus tard, Bernard Accoyer, le pdt du groupe UMP à l’Assemblée nationale déclare que les pouvoirs publics s’étaient montrés « étrangement laxistes avec la polygamie » et insistait, au micro de RTL, sur la nécessité de « poser la question du regroupement familial ».

Le ministre de l’Intérieur, pour sa part, tout auréolé de sa forte progression dans des sondages aux petits oignons, émet le même souhait dans une interview à l’Express le jeudi.

Cette scandaleuse équation polygamie = zizanie est aussi celle qu’avance Gérard Larcher, ministre délégué à l’Emploi dans un entretien au Financial Times. Selon lui, la polygamie serait « l’une des causes » de la crise des banlieues. La polygamie serait également l’une des causes du chômage (!), surenchère-t-il [2].

Enfin, last but not least, il faut dire que le Pdt de la République lui-même, dans son allocution télé sur les violences urbaines, a fait valoir qu’il fallait « être strict dans l’application des règles du regroupement familial ».

Résumons (liste non exhaustive et ordre non prioritaire modifiable à loisir) :
1. Annonce de l’expulsion express des « émeutiers » de nationalité étrangère ayant un titre de séjour ou non (on évite de parler de la complexité juridique à démêler dans la pratique — sur les cent vingt il n’y en aurait « plus que » dix d’éventuellement expulsables — mais quand faut y aller faut y aller et la justice se plie à la situation d’urgence mise en avant au gouvernement et ne s’embarrasse pas de détails) ;

2. Préparation d’une proposition de loi visant à éventuellement « déchoir de la nationalité française » les étrangers naturalisés « qui participent à la guérilla urbaine » (celle-là c’est Jean-Paul Garraud, député UMP) ;

3. Possibilité aussi de couper les allocations familiales municipales aux parents de méchants jeunes dans certaines communes (là aussi c’est un maire UMP qui est à la base — ils veulent vraiment créer des familles de délinquants, ou quoi ?) ;

4. Etat d’urgence (couvre-feu, perquisitions de jour comme de nuit, écoutes, contrôle des courriers électroniques, liberté de la presse, droit de réunion et de manifestation remis en cause) — très électoraliste aussi (on gonfle les muscles vous voyez, pas la peine d’aller chez de Villiers) ;

5. Possibilité d’entrer en apprentissage professionnel dès l’âge de quatorze ans : réponse éducative de de Villepin aux émeutes dans les banlieues. Bravo ! On entend beaucoup dire que ceux qu’on appelle les jeunes de ces banlieues n’avaient plus de rêves d’avenir, que c’est pour ça que ça a pété. Et en fait de rêves, au charbon les enfants ! Allez, faites pas chier. Au fait, il y a du taf à la clé ?

6. Service civil pour inculquer aux plus récalcitrants les bonnes vieilles valeurs perdues, sur le modèle de la « deuxième chance », expérience pilote en cours et encadrée par des militaires en retraite (notons que pour l'UMP ce service doit être volontaire, alors qu'au PS on réclame qu'il soit obligatoire) ;

7. c’est de nouveau le regroupement familial auquel on s’attaque. De nouveau car il a déjà été remis en cause par un décret (8 décembre 1978) interdisant l’admission des familles des étrangers résidant régulièrement sur le territoire. En 1980, sur recours du GISTI (groupe d’information et de soutien des immigrés), le Conseil d’Etat avait annulé ce texte, érigeant en principe constitutionnel le droit de vivre en famille, fût-ce pour les étrangers.
De toutes façons, avec l’Etat d’urgence prolongé de trois mois, c’est la France entière qui s’en prend plein la gueule (entre autre le cassage des mouvements sociaux à venir).

Alors, « La récréation est finie ! », ainsi que le clamait le général-président en juin 68 ? Pas si sûr.

(ZURDO)

[1]Voir par exemple : http://www.liberation.fr/page.php?Article=338161.
[2]http://www.liberation.fr/page.php?Article=338883

Photo : remise de trophée à Gérard Larcher, ministre délégué à l’Emploi, dans sa Mairie de Rambouillet à l'occasion d'une cérémonie de jumelage avec une commune allemande.

mercredi, novembre 16, 2005

« Vous voulez un sujet ? Parlez-moi
d'intégration. »

J'ai parfois l'impression que c'est comme la gravitation. Un fourre-tout.
La gravitation c'est ce qui fait tomber.
Comment ? A cause des gravitons. Problème réglé.
L'intégration est réalisée par des intégrateurs.
Mwais...
J'ai l'impression que ça cache les vrais problèmes.

SALADE

Les affrontements qui ont opposé tant de jeunes dans les cités à la police depuis la mort de Bouna et Zyed à Clichy-sous-bois, nous ont amené à beaucoup publier en ordre en peu dispersé, dans l'urgence qu'il y avait à s'opposer à la surenchère verbale et disciplinaire, la désinformation et la confusion qui accompagnait la propagation de cette insurrection à laquelle nous assistions de loin.

Nous n'avons pas été les seuls et maintenant que l'urgence n'est plus que celle de la police, pour trois mois renouvelables, nous reprenons ce blog quand Libération se met en grève.

Sur les Effets de Terre, 36 15 Flash nous avait précédé sur le sujet avec son fracassant « L’Affrakassa social ou ma mère est un fils de pute ». La dissertation de Salade sur l'intégration nous a amené à remettre à jour une vieille analyse du programme officiel de représentation de la diversité culturelle à la télé française. Ces recommandations ministérielles et commissariales sont présentées dans un document public édité et distribué par le FASILD qui reste malheureusement trop confidentiel. Lecture éclairante pour mieux comprendre les conséquences du refus du gouvernement et d'une large part de la population française de remettre en cause la ségrégation de fait que subissent les habitants des cités et des quartiers les plus pauvres, malgré les difficultés et le mécontentement croissants et les violences générées.

Un correspondant du Sénégal nous demande pour sa part, « si l'accent est mis sur le dialogue interculturel, dans l'implication des associations dans la gestion de la crise ? » Que dire ? Il y a du travail mais cette crise aura des suites de toute façon.

Les associations ? Les socialistes redécouvrent leurs vertus à l'occasion de leur synthèse — avec celles du service obligatoire pour en six mois dépister et guérir l'illétrisme, soigner le chômage, préserver de la délinquance puis quoi encore ? peut-être nous garder de la grippe aviaire, va-t-on savoir. De son côté le gouvernement annonce qu'il va à nouveau verser les subventions «  politique de la ville  » supprimées en 2003 et réclamées depuis par les maires. Les municipalités sauront-elles mieux partager et se montrer attentives aux projets engagés ou renouvelleront-elles les mêmes erreurs dénoncées dans le rapport de la cours des comptes de la fin 2002 qui avait été prétexte à la suppression de ces fonds ? On verra.

mercredi, novembre 02, 2005

Vous avez dit risque sanitaire ?


ZURDO

Pendant que le gouvernement, relayé par les medias, nous parle risques sanitaires, stocks de vaccins, consignes en cas de pandémie et qu'on multiplie les groupes de travail, commissions spéciales et autres réunions de crises, au niveau national et européen, l'accès aux soins, en France, devient au quotidien plus difficile pour beaucoup.

Depuis le 29 juillet de cette année, deux décrets durcissent en effet l'accès à l'aide médicale d'Etat (AME), ce dispositif prévu depuis 2000 pour les étrangers qui n'ont pas de titre de séjour et sont donc exclus de la CMU. Bénéficier de l'AME est maintenant devenu un véritable parcours du combattant administratif puisqu'il faut présenter un paquet de documents (identité, adresse, ressources, justification de 3 mois de présence sur le territoire, etc.) qu'il est justement très difficile à avoir pour un sans-papiers, sans parler de la peur d'être fiché vu l'ambiance et le ballet des charters qui se poursuit.

Rappelons que le ministère de l'Intérieur estime qu'il y a entre 200 000 et 400 000 sans-papiers sur le territoire.

Bien entendu, quand il devient compliqué de se faire soigner, on attend le dernier moment, il faut vraiment qu'on aille très mal et en attendant les pathologies se développent et les risques, pour soi et pour les autres, augmentent (sans parler de H5N1, la tuberculose c'est contagieux, mais ça se soigne). En passant, même si l'AME représente pour l'heure moins de 1% des dépenses de santé, ce durcissement va aussi augmenter les coûts car soigner en urgence c'est plus cher. La sécu, elle aussi, s'en portera donc d'autant moins bien. Et Médecins du monde, qui ne flique pas ses patients, sera encore plus débordé, merci pour eux.

Ce qui est sûr, en tous cas, et ça fait au moins une bonne nouvelle pour ceux qui sont aux manettes, c'est que pendant que tout le monde parle grippe aviaire on ne parle pas, ou moins, d'autres sujets qui fâchent (chômage, logement...).

    Premières parutions sur Effet de Terre, Virus volant, le 20/10/05 et Forums Télérama - politique gouvernementale - le 20/10/05.

    Sources (entre autres):
    http://www.liberation.fr/page.php?Article=314475 http://www.liberation.fr/page.php?Article=329244


    Pour en savoir plus sur l'AME:
    Act Up Paris
    Médecins du Monde

    lundi, octobre 24, 2005

    La Sonacotra recrute

    Détail de l'annonce
    Organisme : SONACOTRA
    Thématique : Habitat
    Intitulé : Politique de la Ville- réhabilitations FTM en résidences sociales - développement du patrimoine (opérations foncères maisons relais)
    Profil recherché : sans particularité
    Lieu de travail : Paris
    Durée : à voir
    Début : à voir
    Indemnité : sans
    le 11/10/2005 à 16:21
    sur le site de l'Institut Français d'Urbanisme.

    Sur le pourquoi de ce nouveau poste?

    Remarquons déjà que c'est à l'occasion d'un vœu adopté à l'unanimité en séance d'arrondissement le 4 juillet pour appeler la Sonacotra au dialogue que « Monsieur Georges SARRE, maire du XIème arrondissement de Paris a appris que la ville allait de plus en plus être appelé à prendre en charge le finacement et la gestion de ces établissements avec la Sonacotra (bon courage !).»

    « M. le Maire : Si la Ville de Paris, et vous me l’apprenez, a pris en charge la réhabilitation de tous les foyers SONACOTRA, c’est une avancée politique et sociale remarquable. »

    Sur ce vœu, on (jm) en parle aussi ici: « LE FOYER AU VRAI SENS DU TERME » et Jeppe sur Indy Paris: Cons. Munic. 11ème - 4/07/05 - voeu contre la Sonacotra.

    vendredi, octobre 21, 2005

    Le blog un outil d'éducation ?

    La nouvelle formule d'écriture du blog peut-elle avoir une fonction éducative?

    bjr,
    je fais un travail en sciences-physique, et j'aimerais savoir pourquoi le dioxyde de carbone est-il indispensable dans l'air?? et pourquoi c'est un sujet d'actualité pour la planète toute entière?

    ps:je suis en 4e

    Rédigé par: camille | 17 oct. 05 18:23:35

    C'est pour quand ton devoir?

    Le dioxide de carbone est indispensable dans l'air parce que les plantes l'utilisent pour produire toute la matière organique qui composent les êtres vivants. Elles s'en nourrissent.

    ---

    La question de la nutrition des plantes est une des premières questions que l'homme se soit posée sur les autres êtres qui l'environnaient. Même si pendant longtemps il s'intéressa plus au moeurs des animaux qu'il chassait et qu'il ne connaissait les plantes que par la cueillette, pour des raisons pratiques évidentes, il acquit une connaissance empirique sur le sujet en apprenant à les cultiver. Il savait qu'il leur fallait de la terre, du soleil et de l'eau. Pendant très longtemps les plus grands savants ont aussi cru que les plantes tiraient du sol la majeur partie des substances dont elles se composent et qui nourrissent les animaux. La preuve: elle poussaient mieux sur un terre riche, du fumier etc.

    Il n'en est rien et l'on sait maintenant que l'on peut cultiver des plantes en se passant du sol et qu'elles continuent à vivre les racines plongées dans des solutions bien dosées. Mais avant d'en arriver là il fallait déjà savoir de quoi elles se nourrisent.

    Il faut attendre les premières expériences de chimie et en particulier celles de Lavoisier (là tu fais une recherche dans le premier dictionnaire qui te tombe sous la main, Camille, ou tu regardes sur Internet puisque tu fréquentes les blogs...), attendre donc Lavoisier (fin XVIIIe) pour découvrir que les plantes se nourrissent surtout... d'air, enfin d'un des gaz qui le compose, le dioxyde de carbone, dit aussi pendant longtemps gaz carbonique (CO2).

    La matière vivante est de la matière carbonée, c'est-à-dire que toutes les molécules qui nous constituent, nous les hommes mais aussi tous les autres êtres vivants que nous connaissons sur cette planète, sont des assemblages d'atomes de carbone. Cela est vrai que ce soit pour les molécules végétales, animales, celles des microorganismes, des virus même etc. Ces assemblages comportent d'autres atomes (hydrogène H, oxygène O, azote N, phosphore P etc.), mais le carbone y occupe toujours la première place. Ce sont ses multiples capacités de liaisons qui font que de l'atome de carbone le brique élémentaire de l'architecture moléculaire de la vie.

    Ce sont les plantes qui produisent toute la matière vivante sur la surface de la planète. Si elles tirent du sol de l'eau et, sous formes de sels dissous, les autres éléments qui composent la matière vivante, elles puisent le carbone dans le dioxyde de l'atmosphère pour synthétiser des composés organiques plus complexes et riches en énergie.

    Elles captent du (CO2) et rejettent de l'oxygène (O2), le carbone (C) restant dans les feuilles sous forme de sucre, le glucose. Les échanges se font au niveau des feuilles. C'est la lumière du soleil qui apporte l'énergie nécessaire à l'opération et une substance verte, une grosse molécule, la chlorophylle, au centre de la machinerie de conversion de l'énergie lumineuse en énergie chimique.

    Chaque feuille est ainsi une petite usine qui produit des molécules carbonées complexes à partir d'un gaz inerte et simple, le dioxyde de carbone (CO2), une usine qui fonctionne à l'eau et au soleil. Le processus fondamental qui y a lieu et dont les plantes vertes partagent la capacité avec les algues et certaines bactéries s'appelle la photosynthèse.

    Est-ce que cela répond en partie à la question? (suite au prochain épisode: comme le CO2 revient dans l'atmosphère).

    Rédigé par: dadadrien | 18 oct. 05 04:32:58

    merci beaucoup!!

    Rédigé par: camille | 19 oct. 05 17:26:18
    ...


    source: une discussion sur Surchauffe météo des Effets de Terres de D. Delbecq.

    Je ne sais pas combien elle aura eu à son exercice mais à noter aussi, l'intéressante contribution de Zurdo sur les conséquences sanitaires des mesures de répression du gouvernement sur le même blog. Texte de synthèse qui mériterait de pplus amples développements et une diffusion moins discrète. (JM)

    mardi, octobre 18, 2005

    Le Nautilus 20 sur Radio Indymedia Paris

    mardi 4 octobre 2005
    20h30 - Radio FPP 106.3 - émission du CMI Paris ÎdF
    Tous les mardi soir de 20h30 à 21h30 le Centre de Media Indépendant diffuse sur radio Fréquences Paris Plurielles, 106.3 Mhz, une émission radio qui reflète l'activité de libre publication sur le site http://paris.indymedia.org

    On peut écouter aussi ces émissions sur internet :

    http://radio.indymedia.org

    http://www.rfpp.net

    où écouter les archives des émissions passées : Les Emissions Radio animées par le C.M.I. Indymedia Paris IDF sur FPP 106.3

    source:http://paris.indymedia.org/breve.php3?id_breve=3693
    Au programme et sous réserve, première apparition sur les ondes du Nautilus 20, avec l'équipe qui anime un site devenu une référence pour l'actualité sociale et politique de la capitale, et même au-delà... Pour faire le point sur situation de la Sonacotra et du logement en foyer et autres centres d'hébergement mais pas seulement, encore qu'il y ait à dire sur le sujet.

    Il y a aussi la grippe aviaire etc. Sans parler du climat en général...


    dimanche, octobre 16, 2005

    Virus violent

    « Virus volant. — Vu l'agitation autour de la grippe aviaire, quelques petites réflexions à soumettre à votre sagacité. Faut-il rester zen, vu la vitesse à laquelle la grippe aviaire a quitté l'Asie du sud-est pour se propager progressivement en Asie centrale, et maintenant aux portes de l'Europe avec la Turquie et la Roumanie ? Rappellons d'abord que la grippe aviaire est une grippe… aviaire. Elle a la particularité d'être très léthale pour la volaille, mais aussi, il ne faut pas l'oublier, chez l'homme quand il est infecté. La première victime, c'est la volaille et les oiseaux. Probablement plusieurs centaines de millions de bêtes à plumes en sont mortes. Et que seulement une grosse centaine d'humains ont attrapé le H5N1, dont la moitié sont mort (dixit l'OMS), à chaque fois dans des populations où hommes et animaux vivent dans la plus grande promiscuité. Faut-il stocker les médicaments antiviraux chacun chez soi ou faire confiance aux responsables de la santé publique des Etats pour qu'ils organisent ce stockage? Faut-il enfermer toutes les volailles immédiatement, et voir disparaitre le bon vieux poulet de plein air ? Faut-il (clin d'œil à nos amis chasseurs) cesser de se battre sur l'ouverture de la chasse au gibier d'eau ? Faut-il abattre tous les pigeons urbains à titre préventif ? Je n'ai pas de réponse. Et vous ? »
    Denis Delbecq le 16 octobre 16 2005 sur ses Effets de Terre.

    SAUVER LA PLANÈTE POUR OU CONTRE LE MIRO-PORTABLE
    AVEC OU SANS ARMES

    Conncexion neuronale, stratagème pentagonal
    Duel mental entre l'imaginaire et le réel
    Avec les armes conçues pour le bal
    De l'anathème de la présence du mal
    Dans toute chose du canal fatal
    Sauver la terre, avec le fer
    L'armée de terre, l'armée de l'air
    L'armée marine, c'est une dentition qui serre
    Les clones et les extra-terrestres, qui subjuguent
    Notre chaleur et notre amour du vert
    Le verre qu'on boit, mais la vie est amère
    Le son des commutations ne s'écoute pas
    Mais se scrute dans l'univers et le cosmos
    Et la matière noire, dont l'analyse est faite derrière
    Les pensées super-allaites faites de superalliages,
    Et de KERCHERS (les maux d'estomacs), parce que
    Le diable est parmi nous, ça vaut le coup
    De jouer avec lui ou contre lui selon l'aire
    De l'éclair, qu'il provoque et s'auto-satisfaire
    Par le danger de la mort des êtres chers
    Des automates de l'info biliaire amère et jubilaire
    Des automates fait de nerfs d'acier qui serrent
    Les champs de l'écran visuel et solaire
    Notre système de globe ne pourra plus tourner
    Si le vide volcanique 22 est en banlieue des raires (envieux)
    Le mont que j'espère destinataire
    De ce message écrit le matin frais et clair
    Du printemps dont la météo est barrée par les vaisseaux stellaires*
    Ma lune est un timing subliminaire
    Ceci est une équation venue d'ailleurs
    Elle implique le combat à mort jusqu'à la fin
    De l'ère emmerdiaire, depuis 50 ans, ça fait faire
    Des jaloux et des miteux donnaires, mais acérés
    Chiant et arrangeant leurs affaires
    Selon la lueur de l'espoir bon et ajustaire
    Que moi je calcule avec mes traits de braire
    Car le coeur est maître du corps fonctionnaire de la raie cellulaire
    Et le sang moralisateur des senteurs et des goûts nectaires
    Les fruits des arbres pris en otages par
    Les mères de famille des pays qui diffèrent
    Par la culture, les us et moeurs honoraires
    Notoire est le dû calien, le mien crie le mataire
    Les salaires et jachères des gommiers des tableaux
    Exigés pour exister libres et madères
    Comme dans le MAG-PEOPLE de 3ième dimension des cires
    Que la voie attire, selon l'électron cyanureux
    Et le fond du con, commissionnaire, comme le fou de l'asile
    Aliéné a la lettre R et M car ça sert et ça sème
    La zizanie dans les prés, les terrains proches des haches de guerre
    Selon l'acte enduit de mire, dans l'espace-temps de vecteur fuir
    Le non-protecteur, l'animositeur, et le malheureux, le malfaiteur
    Qui nuit au personnage victime de cuire
    Donc adage fait simple de bouillir
    La femme, si elle veut salir
    Son cul, large, et troué par le DIR
    Érectionnel, le test 2000 tease easyssionel
    Au son de la harpe de lyre
    Des peuples, des peuls, des massayas ainsi que des katingas
    La nuit tient la SAYA (la jupe)
    Des échos des cette RAYA (occupation)
    FIN : L'ACTION DANS LE TEMPS
    DELKERO SPIURS
    (fenno 3)

    ____
    Première publication dans les Effets de Terre de Denis Delbecq, le 24 mai 2005.

    vendredi, octobre 14, 2005

    Gare au Tazer

    Tazer à  999$ Je souhaite revenir (voir mon message ‘c’est quoi un pays sûr ?’ d'il y a une quinzaine) sur l’utilisation prochaine du Tazer X26 par les forces de l’ordre en France.

    Le Tazer, c’est cette nouvelle « arme de poing non létale », un pistolet d’une portée de 6 à 7 mètres qui projette deux fils à aiguilles transmettant une décharge de 50 000 volts et capables de percer une épaisseur de vêtements de 5 cm. Le pistolet paralysant sera chez nous distribué à plus de 3 000 exemplaires d'ici à 2007. Plusieurs centaines de Tazer seront déjà testées par la police nationale et la gendarmerie dès l’année prochaine. Source : ministère de l’Intérieur.

    Nicolas Sarkozy - 09.09.2005 - Intervention devant les Préfets :

    « Pour juguler une violence de plus en plus présente à l'égard des forces de l'ordre, j'ai fait conduire en juin une expérimentation de pistolets à décharge électrique. Dès octobre prochain les premières commandes seront livrées. En 2006, plusieurs centaines de TAZER seront mises en dotation et renforceront les capacités d'action des services. Les policiers et gendarmes bénéficieront ainsi de moyens efficaces et modernes leur permettant de mieux lutter contre la violence. »
    Lire la suite.

    Correspondance du Nautilus 2 : Drôle d'atoll

    Drôle d'atoll
    « Guattari disait quelque chose sur la France, que la France serait la dernière à comprendre le nouveau jeu des puissances mondiales, isolée qu'elle est sur son atoll de Mururoa. »
    Un correspondant de Belgique
    Tu comprends très bien en fait. La Sonacotra est typique de ce phénomène Mururoa. Fondée à la fin des années cinquante pour héberger des travailleurs immigrants algériens recrutés à tour de bras pour les chantiers de la France en reconstruction, c'est elle qui a créé les foyers de travailleurs migrants, ce mode d'habitation semi-collectif soumis à un régime administratif très dur et tatillon. Créée dans un contexte de guerre, sous prétexte de résoudre le logement des immigrés (c'était la moindre des choses puisqu'on les faisait venir travailler dans les usines, les mines, à Paris où ils faisaient les plus sales boulots et qu'il fallait bien penser à les mettre quelque part! En plus c'est avec de l'argent détourné de leurs allocations familiales qu'est financée l'opération) elle devait aussi les surveiller. Les premiers directeurs était recrutés parmi les cadres coloniaux, militaires en particuliers.

    Depuis elle a étendu ces « missions » aux africains sub-sahariens, puis à d'autre publics, mais ses méthodes n'ont pas changées car elle a évoluée en vase clos. Cette permanence est typique des institutions post-coloniales françaises nées des semi-indépendances concédées par De Gaulle. En accédant à une souveraineté internationale ces pays sont sortis de la sphère du débat public en France et les relations avec eux sont devenues du ressort direct et exclusif de l'exécutif au plus haut niveau : cellule élyséenne, ministère de la coopération, armée etc. sans plus aucun contrôle « démocratique ». Les premiers chefs d'état africains avaient été députés voire ministres de la IVe. Il se sont retrouvés privés de tribunes et n'avaient plus accès qu'aux interlocuteurs plus ou moins secrets des cabinets et officines. Les autres Africains n'en parlons pas, que ce soit là-bas ou ici.

    Ce tour de passe-passe a permis au gouvernement d'occulter totalement le devenir de ces relations à l'opinion publique, à la masse, bien consentante et soulagée de ne plus avoir à entendre parler de ces problèmes, après la guerre d'Algérie. Les dispositifs de contrôles des anciens colonisés en ex-métropole ont connus la même évolution. Puisque le flux migratoire en direction de la France ne s'était pas tari après le changement de régime politique, son contrôle prenait une place centrale dans ces relations entre l'ancienne administration métropolitaine et les nouvelles nations en gestation contrôlée. Ce fut d'ailleurs en grande partie l'encadrement colonial qui fut mis à contribution pour prolonger ici certaines formes d'exploitation (pour le logement à la Sonacotra mais le D.G. de la Comatec qui emploie tant d'Africains à nettoyer le métro a été aussi un ancien du Mali).

    C'est le principal ministre de la reconstruction de la IVe, grand planificateur qui a fondé la Sonacotra et l'a dirigé ensuite jusqu'en 1977 lors des grandes grèves où il a dû céder la place dans des conditions non élucidées. Personne en France ne sait trop ce qui s'y passe, même parmi les plus avertis.

    Aujourd'hui avec le changement de la politique d'immigration et la dégradation des conditions sociales des nationaux, des Français ou des étudiants étrangers se trouvent habiter dans ces foyers que l'état voudrait voir reconvertis en « résidence sociale ». Vu la difficulté d'obtenir un logement à Paris du fait des exigences de garantie des agences ou des propriétaires plus que pour des raisons financières, beaucoup de gens sont condamnés à opter pour ce choix sans se douter de ce qui les attend.

    Celui d'Annam où nous avons ouvert la bibliothèque est assez bien entretenu en apparence et donc l'aspirant résident ne se méfie pas trop, idem pour nous. Une fois dedans, tu te retrouves dans une drôle de situation. Au mieux l'administration t'ignore mais ils sont de toute façon toujours très abrupts dans leurs rapports et la moindre contestation voire demande s'oppose vite à des refus voire à des mesures de rétorsion si on insiste, parfois assez gratuites. Si cela s'envenime, souvent suite à un manquement de leur part, ils s'acharnent. Comme il y a beaucoup de gens en proie à de graves difficultés ce n'est pas difficle pour eux de régner, ou de pousser les récalcitrants à la faute. Ensuite ils les virent, sans ménagement, quand rien ne va plus. Mais ils sont financés pour la réinsertion sociale...

    Pour l'association c'est le retour sur leur engagement de nous fournir une salle pour les cours alors que les dossiers étaient bouclés, le prof engagé et les cours prêts à débuter qui a déclenché le premier conflit. Ensuite un nouveau directeur d'un autoritarisme délirant a débarqué. Il a avoué ensuite devant sa chef nous avoir gueuler dessus sans raison juste pour nous impressionner et marquer son arrivée ! Depuis il a démissionné. Paix aux résidants !

    Une question d'ambiance. Le personnel déjà, encore beacoup de petits chefs un brin nostalgiques, parmi les techniciens de vieux immigrés d'Algérie genre harki qui partent le matin à l'assaut des fuites et des réparations en s'interpellant comme s'ils chassaient les fellaga dans le djébel, des cris etc. L'ambiance coloniale avec la dureté bonapartiste parisienne et sans le soleil. Un exemple entre cent : quelqu'un oublie sa veste à la cafétéria, le responsable engueule l'employée pour laisser traîner des affaires partout et ordonne qu'on jette la veste ! Avant c'était connu comme un repaire d'ancien de l'OAS et du FN (cf. « Fragments d'histoire d'une vie en foyer » par Soeuf Elbadawi, Africulture, juin 2005).

    Typique donc en effet de l'omniprésence de l'Etat, de l'opacité du fonctionnement administratif, du poids dans ce secret des contingences historiques. Aujourd'hui la Société nationale de construction pour les travailleurs a un statut d'économie mixte. Ils sont restés encore un temps sous la tutelle du ministère de l'intérieur avant de passer cette année sous celle des affaires sociales (Borloo, ministre de la « cohésion sociale ») mais c'est Sarko qui a annoncé qu'ils allaient être chargés de reloger les expulsés comme ils se voient chaque année confier de nouvelles missions d'hébergement « très social » pour SDF, gitans etc.

    Mururoa après la ligne Maginot ? L'image de l'enfermement est juste de toute façon. Le soucis de préserver son rang donne une grande vérité à la métaphore de Guattari. La question : comment rester une grande puissance sans les colonies, tout en les utilisant et sans que Colombey-les-deux-églises ne devienne « Colombey-les-deux-mosquées », selon l'expression de De Gaulle quand il prend conscience que déjà l'évolution démographique ne permettra pas une assimilation de l'Algérie dans la France et qu'il faut laisser tomber ?

    La Sonacotra c'est ça, appliqué au logement. Merci l'état. Merci De Gaulle. etc.

    ...

    Sonacotra : mises à jour

    Des nouvelles de la Fontaine au Roi :

    Conflits du foyers Sonacotra


    Les foyers de travailleurs migrants sont en ce moment touchés par la politique du gouvernement et notamment celle de Nicolas Sarkozy. Tôt le matin, à 3 reprises, le 2 juin, le 19 septembre et le 30 septembre des forces de l’ordre sont venus dans le foyer SONACOTRA de la Fontaine au Roi.

    Pour le 19 septembre, la police est venue et n’a pu entré dans le foyer car des résidants se sont opposés à leurs arrivées. De plus le responsable de la SONACOTRA ainsi que l’huissier qui l’accompagné sont repartis précipitamment.

    Et donc ils sont revenus avec des moyens beaucoup plus important pour effectuer leur contrôle. Plus de 400 CRS ont bouclé le quartier avec leurs habitants qui n’ont pu aller travailler avant 8 H du matin tout comme les résidants. Ils ont bloqué tous les couloirs pour que personnes ne puissent se regrouper et ont même gazé les couloirs ainsi que frapper au minimum un résidant (âgé) et en ont embarqué un autre parce qu’il aurait frappé sur une voiture de police. Les résidants musulmans n’ont pu faire la première prière du matin.

    La SONACOTRA a déjà mis en assignations en justice, au 4 novembre, 21 résidents contrôlés lors de l’intervention d’huissiers et de forces de police du 2 juin dernier et la dernière fois c’était 27 autres résidants qui ont été visité et certainement mis en examen pour ayant héberger un membre de sa famille.

    ...

    IsolentE
    le 7/10/2005 à 07h16
    source et suite :
    http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=43510



    Voir aussi « La “résidence” Sonacotra de la Fontaine au Roi : un foyer au vrai sens du terme » sur Place publique qui dressait un tableau un peu idéal du foyer un an avant que les événements ne mettent à jours certaines réalités plus sordides et le commentaire « LE FOYER AU VRAI SENS DU TERME » qui corrige un peu le tir...

    A noter : aucun titre de la presse papier ne s’intéresse à ces histoires ni au fait que ce soit la Sonacotra qui était censée contruire des baraquements pour les expulsés, ni qu’ils soient de plus en plus fait appel à elle pour pallier en castatrophe aux situations d’urgence souvent largement prévoyables sinon programmées.

    L’hiver dernier, le gouvernement s’aperçoit à l’entrée de l’hiver qu’il n’y aura pas assez de place pour héberger les SDF, suite à la fermeture d’un bâtiment prêté par l’armée, le Fort de l’Est à Saint-Denis désaffecté en cours d’année sans que le gouvernement ne soit préoccupé de quoi que ce soit avant les premiers froids.

    Quand est décidé la réhabilitation d’un immeuble public dans un temps record pour éviter le désagréable spectacle de SDF mourrant de froid, il est fait appel à la Sonacotra. Et loin de blamer l’incurie des autorités, c’est encore l’occasion d’être fier de montrer ses compétences : « Commencent alors pour la Sonacotra et les entreprises mobilisées dans l’urgence deux semaines de travaux afin de mettre le bâtiment aux normes pour assurer un accueil de nuit. »

    Tout cela sur leur site officiel, Ouverture d’un centre d’accueil hivernal à Paris. C’est encore un bâtiment militaire qui est recyclé, particulièrement bien choisi cette fois : « une ancienne boulangerie militaire reconvertie en centre d’accueil de nuit ».

    L’équipement sera géreé par Bleu-Nuit, une association créée en 1993 par la... Sonacotra ! et domiciliée sur place (BLEU NUIT (Sonacotra) - Siège : 42, rue Cambronne - 75750 Paris. tél. 01 40 61 42 26). Comme on dit on n’est jamais mieux servi que par soi-même

    Sinon ils travaillent aussi avec la Fondation Abbé Pierre. En 2001, La Fondation Abbé Pierre et la Sonacotra organisent une Conférence de presse: « La fondation Abbé Pierre et la Sonacotra partenaires pour fournir des mobil-homes aux sans-logis ».

    Et c’est Bouygues avec qui la Sonacotra entretient des « relations privilégiées » (toujours sur leur site) qui se chargent des travaux.

    Le logement social a de beau jours devant lui...

    mercredi, octobre 12, 2005

    Le Foyer au vrai sens du terme

    En réponse au reportage « La “résidence” Sonacotra de la Fontaine au Roi : un foyer au vrai sens du terme », par Usha F. Matisson, sur Place publique

    Avec Internet les articles restent plus longtemps disponibles que dans la presse écrite que l’on peine à archiver, et parfois c’est terrible. Depuis l’écriture de ce reportage qui nous dresse un tableau encore paisible de la « résidence » Sonacotra de la Fontaine au roi, ce « foyer au vrai sens du terme » défraye quelque peu la chronique. A la suite d’une première opération de contrôle début juin 2005, il subit régulièrement la pression de son gestionnaire soutenu par des visites de police de plus en plus impressionnantes. Le prétexte est de lutter contre les surrocupations mais aussi il s’agit de répondre aux consignes d’interpellation des clandestins donnés par le ministère à ses représentants et aux forces de l’ordre. Une fois les visites avec huissiers demandées par la Sonacotra, ceux-ci s’adresse à leur tour aux autorités pour être accompagné par la police et le préfet en profite pour diligenter une inspection. Le scénario est bien rodé et les contrôles se succèdent, les assignations aussi mais ces intrusions dans les parties collectives et privatives se heurtent aussi à l’opposition des résidants et à chaque fois les forces de l’ordre dépéchées sur place sont plus nombreuses.

    Le échos assourdis de ce conflit ne dépassent pas le quartier ou les milieux militants et associatifs mais le scandale s’étend. Les Verts ont appuyé une pétition des résidents en Juillet suite au premier contrôle. Il appelaient avec d’autres association et partis politiques a eu une manifestation. Ce n’est pas anodins quand on connaît les responasbilités qu’ils ont dans la gestion du logement à la Mairie de Paris, engagement qui leur vaut quelques tiraillement avec les socialistes qui dominent la majorité actuelle. Plusieurs lettres ouvertes adressés aux responsables de la Sonacotra signé d’un comité de soutien au coordinations de résidents regroupant beaucoup d’associations sociales ou de groupes politiques, et soutenu par une pétition de riverains a été diffusé sur Internet. Sans d’autre réponse, bien sûr.

    Intéressant un vœu a été adopté à l’unanimité au Conseil d’arrondissement du XIe arrondissement le 4 juillet 2005, en séance publique, salle des Mariages de la Mairie. La retranscription des débats est édifiante et disponible sur Internet : http://www.mairie11.paris.fr/mairie11/download/Seance_du_2005.07.04__4_juillet_2005.doc

    Grâce aux nouvelles technologie et aux moyens mis en œuvre par la Mairie du XIe, à défaut d’assiter au séances (publiques), chacun a maintenant (à condition toutefois de disposer d’un ordianteur) de savoir ce qui s’y dit et nous devrions plus nous intéresser à ces nouveaux outils à notre disposition qui me paraissent un grand atout pour renouer avec une meilleure démocratie locale.

    Intéressant car ce sont des élus d’arrondissements et du Conseil de Paris qui décrivent la réalité de l’insalubrité et les carences de la Sonacotra. Le rapporteur, M. Daguenet, Conseiller délégué chargé des Nouvelles Technologies dresse un sombre bilan :

    « Ce foyer de la Fontaine-au-Roi est pour le moins dans un sale état. Les portes et fenêtres ne ferment plus ; dès qu’il pleut, l’eau tombe dans certaines parties communes ; il n’y pas de salle d’eau ni de WC dans les chambres. Il est urgent là aussi que la SONACOTRA prenne des engagements précis et rapides pour la réhabilitation de ce bâtiment et ce, en concertation avec les résidents et leur comité. Les résidents ont besoin de notre soutien c’est pourquoi je vous demande d’approuver ce vœu. »

    Une conseillère Mme Bourcart n’hésite pas à parler de « solutions coup de poing » tout en rappelant :

    « dans un premier temps, nous avons d’abord travaillé sur les cinq foyers appartenant à la Ville. Ces foyers étaient en grève de loyer depuis vingt ans du fait de leur état de délabrement. »

    Remarquons ’est à cette occasion que Monsieur Georges SARRE, maire du XIème arrondissement de Paris. a appris que la ville allait de plus en plus être appelé à prendre en charge le finacement et la gestion de ces établissements avec la Sonacotra (bon courage !).

    « M. le Maire : Si la Ville de Paris, et vous me l’apprenez, a pris en charge la réhabilitation de tous les foyers SONACOTRA, c’est une avancée politique et sociale remarquable. »

    Ce vœu est le suivant :

    « - Que le Maire de Paris, intervienne auprès de la SONACOTRA et de l’Etat, pour exprimer sa préoccupation face à l’engagement d’une procédure contentieuse, alors qu’une négociation était engagée avec le comité des résidents, et pour demander qu’une solution à l’amiable soit trouvée au problème posé par la sur-occupation des chambres du foyer.

    « - Que le Maire de Paris intervienne auprès de la SONACOTRA pour que de nouvelles solutions d’hébergement soient dégagées et pour obtenir que soit élaboré dans les plus brefs délais, un programme de réhabilitation du bâtiment en concertation avec les résidents. »

    Il n’aura pas eu beaucoup d’effet comme les événements suivants l’ont montré mais il devrait tous nous amener à être moins indifférent. M. Daguenet avait conclue sur une analyse que les drames survenus deux mois après allait dramatiquement confirmer : « Dans une situation de crise du logement sans précédent depuis la fin de la dernière guerre, cela suppose de faire aujourd’hui du logement social une priorité nationale. »

    Les « solutions » ou opération coup de poing comme beaucoup n’hésite pas a les qualifier n’en ont pas cessé pour autant, à la Fontaine au roi ou à ailleurs. Une semaine avant l’expulsion des dix-neuf locataires de l’hôtel de l’Espérance qui a ému les médias, la Sonacotra avait fait procéder avec le préfet à l’expulsion sans guère plus de ménagements de treize résidents d’un foyer de Saint-Denis, cette fois-ci pour avoir constitué un comité non reconnu par la direction, puisque les voix de fait dont ils étaient accusés envers des membres du personnel Sonacotra n’auraient pas été retenu par le tribunal.

    Le maire de Saint-Denis, Monsieur Didier Paillard, qui a reçu des membres du comité expulsé et un syndicaliste de la CGL locale a protesté auprès du préfet et il a obtenu de la Sonacotra qu’une table ronde mettant face à face les différents interlocuteurs se tienne la semaine suivante (« 13 personnes expulsées d’un foyer Sonacotra pour "voies de fait" », AFP repris par "Le Monde" : http://www.lemonde.fr/web/depeches/texte/0,14-0,39-25741639,0.html ).

    Depuis personne n’a de nouvelles. Il faut dire que les médias ne s’en sont trop préoccupés. Pourtant il fallait que les résidents aient été soumis à des conditions de vie graves pour que treize personnes osent ainsi braver une entreprise que l’on sait fort susceptible. L’AFP rapporte que Mamady Dramé qui fait partie des expulsés qu’ils s’avaient décidé de protester en groupe à la suite des conflits multiples avec la Sonacotra qui « voulait imposer des règles de vie inhumaines : les résidents ne devaient plus recevoir personne, ne pouvaient pas partir plus de quelques semaines, ne pouvaient pas recevoir leurs propres fils sans remettre ses papiers à la direction. »

    Une rapide recherche sur Google suffit pour se faire une idée de l’actualité de la Sonacotra. Le voisinage de l’article de place publique, toujours bien référencé avec ceux qui évoque le conflit dont ce foyer est devenu un an après son écriture est frappante (cf. les Verts qui reprennent un tract des résidents du même foyer : « Foyer SONACOTRA, Paris 11ème : une situation indigne qui a trop duré » http://lesvertsparis.org/article.php3 ?id_article=815 )

    La grande presse a révélé aussi que c’était cette société que Sarkozy avait confiée la construction de logements d’urgence pour les expulsés. Personne ne s’en est inquiété mis à part quelques associations. Cette société d’économie mixte n’set pourtant plus depuis la signature cette année par M. Borloo, ministre de la cohésion sociale, et deux autres de ses collègues de son nouveau contrat d’objectif avec l’Etat sous tutelle du ministère de l’Intérieur. Mais c’est Sarkozy qui a annoncé cette nouvelle mission que se voyait confié une société à laquelle il est fait de plus en plus appel pour le logement « très social » (foyers, résidences sociales, centre d’hébergement d’urgence pour SDF, campements pour gens du voyages etc.) alors que ses abus sont régulièrement dénoncé par des élus mais aussi jusque par ces partenaires administratifs et le milieu associatif.

    Je n’ai nullement envie de lancer une polémique avec « Place public » ou l’auteur. Bien sûr il y aurait à dire sur ce que l’on semble attendre de la formation au reportage. Mais ne jettons pas la pierre à Catherine Baudrouet pour être passé à côté d’une certaine réalité lors de son rapide passage à la Fontaine au roi. Les foyers sont des univers assez fermés qui ne se livrent pas tout de suite et la grande force des Africains qui y résident est de conserver leur dignité en dépit de leurs conditions de vie, de leur situation de précarité, des menaces et atteintes qu’ils subissent.

    Malgré l’état pitoyable dans lequel les laisse leur administration les foyers ne sont pas en effet dépourvu de charme. Ce qui aide certainement les résidents à résister.

    J’ai découvert celui dont parle l’article, voisin de chez moi à la faveur du passage à Paris d’un mai nigérien qui le premier m’y amena manger. Un euro cinquante le plat, cela vaut le coup. J’y vais encore et j’apprécie la convivialité et les plats africains, la sauce Gombo en particulier. Comme les autres je fais abstraction de la crasse sur les murs jamais repeint, sur les vitres salles etc. Les femmes qui préparent, élégantes dans leur savants ensembles en pagne, prennent trop de soin pour que l’on ait à craindre pour l’hygiène, et de toute façon la cuisine se fait sous nos yeux et nous pouvons nous en assurer plus que dans beaucoup de restaurants parisiens plus huppés...

    Elles donnent un bel exemple de ce que peut la solidarité dans ce genre de circonstances.

    Je voulais juste compléter cet article en donnant des nouvelles de ce foyer. Pour terminer je cite sans commentaires un article qui relate les derniers événements qu’a connus la Fontaine au roi :

    « Les foyers de travailleurs migrants sont en ce moment toucher par la politique du gouvernement et notamment celle de Nicolas SARKOZI.

    « Tôt le matin, à 3 reprises, le 2 juin, le 19 septembre et le 30 septembre des forces de l’ordre sont venus dans le foyer SONACOTRA de la Fontaine au Roi.

    « Pour le 19 septembre, la police est venue et n’a pu rentrer dans le foyer car des résidants se sont opposés à leurs arrivées. De plus le responsable de la SONACOTRA ainsi que l’huissier qui l’accompagné sont repartis précipitamment.

    « Et donc ils sont revenus avec des moyens beaucoup plus important pour effectuer leur contrôle. Plus de 400 CRS ont bouclé le quartier avec leurs habitants qui n’ont pu aller travailler avant 8 H du matin tout comme les résidants. Ils ont bloqué tous les couloirs pour que personnes ne puissent se regrouper et ont même gazé les couloirs ainsi que frapper au minimum un résidant (âgé) et en ont embarqué un autre parce qu’il aurait frappé sur une voiture de police. Les résidants musulmans n’ont pu faire la première prière du matin... »

    « CONFLITS DU FOYER SONACOTRA » (Source et suite : http://paris.indymedia.org/article.php3 ?id_article=43510 posté par IsolentE le 7/10/2005 à 07h16.)

    samedi, octobre 01, 2005

    Actualité du logement social : les vendredi de l'immobilier

    19 cette semaine

    Avec une régularité quasi-mécanique les expulsions se succèdent à Paris. Chaque vendredi comme nous l'avions noté, des gens sont jetés à la rue de leur logement. Pour la deuxième fois, aucune justification de sécurité ne masque plus les intentions réelles du gouvernement. Quelle urgence de déloger en masse les dix-neuf pensionnaires d'un vieil hôtel de Stalingrad ? Le vendredi parce qu'ils savent que la fermeture des bureaux administratifs les deux jours suivants compliquera encore la tâche des personnes expulsées et de celle qui les aident ? Cette fois-ci, ils n'ont pas attendu les jugements. Il y a urgence car l'hiver arrive. Il faisait un temps de chien depuis hier. La presse est enfin outrée et le scandale de la vente forcée ratée de la SNCM achève de décrédibiliser ce qui restait de la façade de sérieux de ce gouvernement. Les Français n'aiment pas cela, même s'ils n'osent trop le dire. Le désordre croît. Personne n'est jamais là. M. Dominique Galouzeau de Villepin ne savait même pas que l'on revendait la SNCM à l'ancien jeune étudiant américain qu'il avait préparé au concours de l'ENA (Libération). M. Nicolas Sarkozy n'aurait pas fait la même chose (dixit dans je ne sais plus quel média) et fait campagne pour 2007 au frais de la république à la Réunion alors que Paris gronde. Beaucoup d'arrivisme jeune ou vieillissant, mais peu de compétence et d'intelligence entre eux.

    Lire en particulier sur Indymedia Paris, 19 expulsions: sarkozy aide ses amis les marchands de biens par Anti Sarko et « A Paris, ni squatteurs ni clandestins mais expulsés quand même », Libération pour la photo déjà.

    lundi, septembre 26, 2005

    Actualité du logement social : « Montjoie Saint-Denis ! »

    13 personnes expulsées d'un foyer Sonacotra pour « voies de fait »


    AFP 23/09/2005 - 17h08
    Treize personnes « reconnues coupables de voies de fait à l'encontre du personnel de la Sonacotra » ont été expulsées vendredi d'un foyer Sonacotra de Saint-Denis à la demande de l'entreprise, a annoncé la préfecture de Seine-Saint-Denis dans un communiqué.
    Ces expulsions du foyer Bachir Souni ont été réalisées en
    « application des 13 arrêts de la Cour d'appel de Paris prononçant l'expulsion des 13 résidents en date du 3 novembre 2004 », précise le communiqué.
    « Ces personnes avaient été reconnues coupables de voies de fait à l'encontre du personnel de la Sonacotra et de troubles à l'ordre public, commis à plusieurs reprises en 2003 et 2004, alors qu'elles contestaient le comité de résidents en place et empêchaient physiquement le personnel local de pénétrer dans les lieux », poursuit la préfecture.
    Le foyer Bachir Souni, inauguré en septembre 2003, peut accueillir un peu plus de 300 personnes.
    Selon un porte-parole de la Sonacotra, les personnes expulsées faisaient partie d'un comité de résidents
    « autoproclamé » qui n'a pas accepté le comité élu de manière régulière et l'a fait savoir, en s'en prenant physiquement à des collaborateurs de la Sonacotra.
    Ce nouveau comité de résidents, qui n'est pas reconnu comme interlocuteur légitime par la Sonacotra, a été élu à l'occasion d'un
    « vote informel organisé par les résidents eux-mêmes », selon une responsable associative qui n'a pas voulu être citée.
    Mamady Dramé, président de ce comité officieux, a déclaré à l'AFP que les résidents étaient entrés en conflit avec la Sonacotra car elle
    « voulait imposer des règles de vie inhumaines : les résidents ne devaient plus recevoir personne, ne pouvaient pas partir plus de quelques semaines, ne pouvaient pas recevoir leurs propres fils sans remettre ses papiers à la direction ».
    Il a affirmé que les 13 personnes expulsées bénéficiaient du soutien unanime des résidents qui souhaitent leur réintégration
    « immédiate ».
    L'union locale CGT et les associations ont condamné l'expulsion dans un communiqué. Le texte souligne que
    le tribunal de Bobigny n'avait pas reconnu les « voies de fait ».
    Mamady Dramé et Jean Bellanger, membre de l'UL CGT, devaient rencontrer en fin d'après-midi le maire de Saint-Denis Didier Paillard.
    M. Bellanger participera à une conférence de presse au foyer à 18h00.
    Azimut brutal s'est livré à une rapide variation à la suite du « Harcélement Sonacotra » de Bella Ciao intervertissant quelques prépositions et corrigeant conditionnels et concordances de temps (sans parler de minimes ajouts repérables car émaillés de coquilles que nous corrigeons ici), mais l'AFP est assez clair, pour une fois:
    La préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé vendredi 23 septembre 2005 dans un communiqué que treize personnes soi-diant « reconnues coupables de voies de fait à l’encontre du personnel de la Sonacotra » avaient été expulsées d’un foyer de Saint-Denis le jour-même à la demande de l’entreprise gestionnaire, la Sonacotra de triste réputation.
    Ces expulsions du foyer Bachir Souni aurait-été réalisées en « application des 13 arrêts de la Cour d’appel de Paris prononçant l’expulsion des 13 résidents en date du 3 novembre 2004 », précise le communiqué.
    Peu à changer et chacun saura lire et que dire encore ? Treize d'un coup cela fait déjà une belle brochette et il a dû falloir en mobiliser des troupes et au foyer de Saint-Denis aucun prétexte de salubrité à avancer. L'autoritarisme le plus féroce s'exerce. La seule justification de la Sonacotra ne peut être que la lutte préventive contre toute menace, contestation de son pouvoir et le préfet fait du zèle, la police exécute...
    Pas d'excuse humanitaires à Saint-Denis, la lutte préventive contre une insalubrité politique dans le vieux style colonial et disciplinaire, si, la répression sous le seul prétexte de loger des gens, qui payent un loyer aussi élevé qu'ailleurs mais sont privés d'accès à d'autres logements du fait de complications administratives et très sélectives de notre pays...
    Mais cela qui osera le dire ? Pour préserver leurs positions, par bêtise disciplinaire native, acquise et encouragée, certains hébergeurs proches de l'état, n'hésitent pas sur les méthodes. Et l'état envoie ces troupes pour régler le problème.
    Les troupes passent le Karcher et là ceux qu'ils fallaient écarter c'étaient les gêneurs qui prétendent élire « leur » comité en s'organisant eux-mêmes, interdits, les comploteurs, à écarter, tous suspects de haute conspiration parce qu'ils osent protester en groupe contre des méthodes que nous connaissons trop et qui ne changent guère... Les réunion sont interdites toujours, 13 cela fait peur déjà, l'association aussi, tout simplement, comme au bon vieux temps. On ne se refait pas ainsi et avec la complicité d'un gouvernement chaque jour plus répressif, tout est permis, il faut croire... Dans les cages d'escalier des cités et les foyers, la même loi s'applique : pas de palabres, chacun rentre chez soi.
    Il n'est même pas sûr que les troupes soient mieux loties... mais elle sont sûres de toucher leur salaire à la fin du mois et la garantie de l'emploi. C'est beau la fonction publique.
    Si nous savons bien lire, les voies de fait n'ayant pas été retenues par le tribunal cette opération est du pur arbitraire policier, un voie de fait et non de droit sur décision préfectorale, un nouvel abus, un vendredi comme pour les précédentes expulsions sous raison de « sécurité ». La sécurité de qui ? A Saint-Denis le doute n'est pas permis.
    Et, pour reprendre les digression d'Azimut brutal, « décidément cette société obéit toujours aussi bien à la voix de son maître, même si officiellement, elle n’est plus depuis la signature d’un nouveau contrat d’objectif pour 2005-2010, sous la tutelle du ministère de l’intérieur.
    » Mais si ce sont Borloo et deux sous-ministres à l’exclusion qui ont paraphé le document, c’est Sarko qui a annoncé qu’il allait charger la Sonacotra de construire des logements d’urgences pour les expulsés « réguliers », c’est-à-dire dûment le tri fait entre le bon immigré et le mauvais sans-papier. 5000 logement en six mois sur des terrains dont personne ne veut, pendant que l’état brade à côté ses immeubles administratifs, expulse au bénéfice des marchands de bien etc. etc. » On connaît la chanson. A Saint-Denis, nous n'avions rien vu de plus inique depuis les années soixante-dix.
    L'histoire ne se répète pas. La CGT est du bon côté, SUD on ne nous en parle pas, à croire que leurs déboires judiciaires avec la Sonacotra a quelques peu refroidi l'ardeur militante, les maoïstes et les autonomes? Donc c'est la CGT qui va parlementer avec un maire de Saint-Denis, qui doit bien toujours être PC, pendant que la préfecture fait du zèle au service d'un des pires systèmes que l'on connaisse, au mépris des décisions de justice. Les associatifs parlent sous couvert d'anonymat... Le PS s'en fout : qui en aura parlé dans quelle causerie d' « université d'été », qui en parlera en 2007 ? Les « Verts » ont soutenus la Fontaine et sont si impliqués dans le logement social à Paris (un des leurs placé par Delanoë à la tête d'une S.I.E.M.P. chargée des rénovations du parc public et privé !), jusqu'où iront-ils ? Que dira le maire de Saint-Denis ? Qui l'écoutera ?
    Aujourd'hui un gouvernement plusieurs fois sanctionné par les urnes mais qui dispose toujours d'une majorité soi-disante unanime comme aucun de ces prédécesseurs n'en a jamais eu légifère par décret. Les forces de l'ordre interviendraient en dépit des décisions de justice, cela serait-il si étonnant et qui s'en étonne (Yahoo a déjà enlevé conditionelles et guillemets et combien avec eux? Les résidents expulsés sont coupables de voies de fait, car, si le tribunal ne s'est pas prononcé, préfet, Sonacotra et la presse si, alors, pourquoi en douter encore ?).
    Il paraît que les Français ont le moral en berne. Les ménages surtout. D'après les sondages etc., n'est-ce pas Zurdo, toi qui explore courageusement les tréfonds de la bonne âme petite-bourgeoise de ce temps, tu les connais pour les combattre aussi ses arguments de l'indifférence ?
    Ce nouveau scandale, cette nouvelle démonstration de force devrait les alarmer pourtant, Zurdo, mais comment leur en parler? Comprendront-ils mieux maintenant? En attendant, nous apportons tous nos soutiens à Mamady Dramé et Jean Bellanger qui ont le courage de braver l'autoritarisme de la Sonacotra et à ceux qui s'organisent à Bachir Souni et ailleurs. En souhaitant que les expulsés bénéficient autour d'eux de toute la solidarité nécessaire dans ces épreuves.

    On pourra lire la suite des exercices et commentaires sémantiques d'Azimut brutal sur Bella Ciao et espérons que le même sort n'attend pas les accusés de surroccupation à la Fontaine-au-roi et qu'ils seront résister aux pressions judiciaires et policières. On nous aura accuser souvent de trop nous étendre sur cette société, mais peu savent ce qu'elle représente en France. En même temps nous-mêmes sommes dans une position délicate, impliqués depuis trop longtemps dans un conflit avec ce drôle d'hébergeur «social», un conflit qui s'éternise, entamé bien avant la fermeture de la bibliothèque et la séquestration de nos livres qui nous ont amené à le dévoiler, par des broutilles, toute une accumulation de multiples chicaneries, d'histoires de clés, de toilettes, de lavabo etc. de ragots de couloir et de suspicion générale à tous les étages hiérarchiques, un conflit perpétuel me semble-t-il depuis que j'y ai mis les pieds et entraîné quelques autres à ma suite. Pour l'instant, la Sonacotra nous a rendu accès au local lors de la visite de l'huissier mais nous n'avons pas pu en tirer un mot comme d'habitude et en sommes réduits aux conjectures sur leurs intentions. Bénéficions de la trève, c'est la rentrée qui commence aussi sous peu dans l'incertitude financière.
    Il nous a été parfois reproché d'en faire trop ou pas assez (cf. Carton rouge du Sénégal et suites sur SEMEtt ou l'étincelle noire *** de Papa Oumar Fall). Nous en avons déjà beaucoup parlé donc, de notre expérience et sur ces implications politiques sur un forum de Télérama dans « Les petits riens - C'est arrivé prez de chez vous », à la suite du beau témoignage signé Clopine Trouillefou : Et j'ai eu honte de mon pays... une rapide revue de synthèse sur Indymedia Paris : « Pour plus d'information sur la Sonacotra » (avec tous nos témoignages de solidarité à eux-aussi qui sont, comme tant d'autres, dans le collimateur d'une justice aux ordres mais qui risque avoir du travail entre les foyers et Internet! mais si les préfet ne savent plus lire!). Reste la question de savoir pourquoi nous nous sommes mis dans une telle galère. Nous aussi avions besoin de locaux et la Sonacotra ne faisait pas encore autant parler d'elle. Peut-être avons nous trop parlé, écrit? Dans un certain désordre déjà, oui, mais il y aurait tant à dire, certains écrivent des thèses sur la Sonacotra (cf. les travaux de Marc Bernadot, de Choukri Hmed), il existe de très bons articles sur l'histoire de cette entreprise (cf. ceux du GISTI et l'interview d'Hassane Ba dans Vacarme, liens sur « Pour plus d'infos ») et j'en donnerai peut-être un inventaire ici. La question est que pouvons-nous faire les uns pour les autres, nous qui affrontons à Paris ou à Saint-Denis les mêmes procédés, le même arbitraire ?
    Mardi soir, nous nous réunissons au foyer pour en discuter. Séance ouverte à tous.


    lundi, septembre 19, 2005

    Correspondance du Nautilus 1 : L'ouragan Katrina – nos expériences


    (Source : NDS, 19 septembre 2005)
    Deux jours après que l'ouragan Katrina eut frappé la Nouvelle-Orléans, le magasin de Wallgreen à l'intersection des rues Royal et Iberville était resté fermé à clé. Le section des produits laitiers était visible derrière les vitrines. Cela faisait 48 heures sans éléctricité et sans eau courante. Le lait, les yaourts et les fromages étaient en train de pourrir sous une chaleur de quarante degrés celsius. Les propriétaires et les gérants avaient enfermé la nourriture, l'eau, les couches et les ordonnances et fui la ville. Devant les vitrines de Wallgreen, la faim et la soif des residents et des touristes grandissaient... [courrier complet]

    dimanche, septembre 18, 2005

    Actualités du logement social : au feu la Sonacotra ?


    Après les incendies parisiens, la Sonacotra reçoît de Sarkosy la nouvelle mission reloger les « réguliers » expulsés par les flammes ou la matraque dans des barraquements quand l'étatique et premier gestionnaire du logement social en France expulse de ses propres foyers délabrés et insalubres.

    Un correspondant de SEMEtt ou l'étincelle noire, un blog dédié à la promotion des langues africaines et qui avait eu l'obligeance de reproduire deux de nos communiqués, nous reproche vertement notre silence suite aux incendies qui ont coûté la vie à des familles africaines à Paris : «  Nous avons visité le Nautilus 20 et nous sommes surpris de n'avoir rien trouvé sur la mort des africains lors de l'incendie de leur foyer. Même pas un message de condoléance sur le site de cette structure qui s'intéresse de manière ostentatoire au sort des immigrés. Cartons rouge à toute l'équipe du Nautilus 20... ». (à suivre...)

    jeudi, septembre 15, 2005

    Agenda de quartier


    DU NAUTILUS 20 & DE MENILMONTANT
    Vendredi 16 septembre de 16h à 17h30 à La Baraque, 7 rue d'Aligre, M° Ledru Rollin. La Bellevilothèque [Cinémathèque de quartier] présente le programme La Rue Vilin. (Accès libre.) Terrain d’enfance et d’expériences littéraires de Georges Pérec, le destin de la rue Villin, au coeur du Belleville mythique, est emblématique de la transformation d’un quartier populaire. LA RUE VILIN, film amateur - Famille Malberg (1967) -4' ; LES 500 BALLES Melvin Van Peebles (1961) -12'; EN REMONTANT LA RUE VILIN Robert Bober (1992) -48': Film photographique. Bober dégage l'un des ressorts de la démarche littéraire de Pérec : nommer pour sauver de l'oubli, écrire pour témoigner de ce qui fut, « arracher quelques bribes précieuses au vide qui se creuse ». Le programme complet du festival CINEMALIGRE 2005 :
    « LA VILLE COMME BIEN COMMUN »

    mercredi, septembre 14, 2005

    Une drole de situation

    DU NAUTILUS 20, EN SURFACE & EN PROFONDEUR
    « La dramaturgie française de la ségrégation urbaine n'est pas celle d'un incendie soudain et local, mais celle d'un verrouillage général, durable et silencieux des espaces et des destins sociaux »
    Éric Maurin, Le ghetto français, Ed. du Seuil, 2004, cité « Fragments d'histoire d'une vie en foyer » par Soeuf Elbadawi, Africulture, le 01/06/2005.
    Le 11 septembre 2005, à la suite d'une sommation d'huissier mandaté par la Sonacotra pour que l'association « évacue les locaux », nous avons pu avoir accès à la salle et, à l'issue d'une courte entrevue avec l'huissier et l'administration locale, en conserver les clés. Dans l'attente d'un règlement définitif avec la Sonacotra, le Nautilus 20 n'assurera pas d'ouverture au public régulière, mais nous restons à votre disposion par mail ou au 01 43 49 77 02. Dans ces nouvelles circonstances marquées par la plus grande incertitude, dans l'ignorance totale des intentions de la Sonacotra qui, après le constat de l'irréalisme juridique et pratique de ses exigences, se refuse à toute déclaration publique ou privée, alors que pour les membres de l'association débute aussi la rentrée pédagogique (cours de français et de mathématiques pour étrangers), tout soutien ne nous est que plus utile. Le Collectif Annam a de son côté déjà recueilli plus de cinquante signatures de résidents du foyer pour la réouverture et la reprise des activités de la bibliothèque et de l'atelier informatique, ainsi que pour la liberté de réunion dans les espaces collectifs et le respect de la vie privée mais ne s'est attiré, à ce jour, comme réponse à ses revendications qu'une mise en demeure pour diffamation suite à un article publié sur Indymedia Paris, « Sonacotra Paris : appel du Collectif Annam ; information et coordination contre la répression dans les foyers » car y était dénoncées la violence de l'opération de contrôle effectué en juin dernier au foyer de la Fontaine-au-roi, ainsi que les méthodes d'intimidations qui ont aussi cours à Annam (lettres circulaires de l'administration menaçant les résidents a priori de supposés suroccupations, intrusions dans les chambres etc.). L'équipe du Nautilus 20 se déclare solidaire de propos mesurés au regard de la réalité de la situation dans les foyers Sonacotra et des méthodes qui y ont cours et proteste contre l'acharnement répressif dont continue à faire preuve cette société quand les conditions sociales de beaucoup se dégradent en même temps que les bâtiment qui les hébergent, comme en témoigne encore « l'assignation au tribunal pour les 9 et 16 septembre [...] de 27 résidents en vue de leur expulsion et d'amendes de 600 euros » (Lettre ouverte du Réseau de solidarité aux résidents des Foyers du 11ème arrt de Paris à M. Michel Pélissier, PDG et préfet de la Sonacotra, in « Harcélement Sonacotra »). Nous nous exprimons notre inquiétude qu'il soit encore question de faire appel aux services d'un gestionnaire si défaillant pour pallier à la pénurie organisée du logement à Paris et à ses dernières conséquences dramatiques. Pour lutter contre les pratiques d'autant plus indignes de cette société qu'elle se targue d'une mission de réinsertion sociale pour laquelle elle est largement subventionnée (directement et par les aides aux locataires) à l'opposé de sa politique réelle, nous vous invitons à joindre votre témoignage de sympathie à notre liste de soutien. Pour ce faire, notre site étant pour l'instant dépourvu de toute interactivité, vous pouvez nous contacter par mail pour nous communiquer quelle forme vous souhaiteriez donner à votre intervention, mais que cela ne vous retienne pas de nous laisser ici vos commentaires, surtout pour nous faire part d'autres initiatives et d'expériences visant à briser le mur du silence qui permettent à de telles situations de se perpétuer et se développer.

    Lettres japonaises

    DU NAUTILUS 20 & DES ANTIPODES Vient de paraitre un article signé par un membre de l'équipage dans un revue japonaise sur le rejet du projet de Traité constitutionel européen par les milieux, militants et organisations de la gauche française :
    清水芳恵、「欧州憲法条約をめぐるフランスの争点」、季刊『ピープルズ・プラン 31号』、ピープルズ・プラン研究所、東京、2005年。 Shimizu Yoshie, « “Non” to the EU charter from the lefts wins in France », The People's Plan Quaterly, Summer, 2005, n°31
    disponible pour l'instant en japonais et en version papier. Adresse de la revue :
    ピープルズプラン研究所  169-0072  東京都新宿区大久保2-4-15-3F(日本) People's Plan
    2-4-15-3F
    Okubo
    Shinjuku-ku
    169-0072 Tokyo JAPAN
    People's Plan Quaterly, n°31

    mercredi, août 24, 2005

    Mardi 23 août : la bibliothèque est de nouveau fermée

    La réouverture de la bibliothèque du Nautilus 20 aura été de courte durée... Elle nous aura juste permis de remettre un peu d'ordre dans nos biens, à défaut de pouvoir les récupérer tous, et surtout de démontrer que la Sonacotra en était réduite, dans son incapacité à prouver son bon droit et même, ne serait-ce qu'à accepter les règles juridiques de base sans parler de respecter la décence la plus élémentaire, à employer les pires méthodes, devant lesquelles nous savons qu'elle ne recule pas. Pour des informations plus détaillées, lire l'éditorial du site de la bibliothèque.

    lundi, août 22, 2005

    Réouverture de la bibliothèque

    Paris, le 21 août 2005 Après plus de six mois de fermeture abusive, la Bibliothèque du Nautilus est à nouveau ouverte au public depuis sa réinauguration le vendredi 8 août, du lundi au vendredi de 17 h. à 21 h. - Nous remercions tous ceux qui nous ont fait le plaisir de répondre à notre invitation, par leur présence, leur témoignage de soutien, leurs pensées exprimées ou tues et nous nous excusons auprès de ceux que nous n'avons pu prévenir à temps.

    Consultation libre. Conditions de prêt : se renseigner sur place. Au plaisir de vous recevoir.

    ___________
     

    Cette réouverture fait suite à plus de six mois de séquestration abusive de nos livres par l'agence Sonacotra Est et sans que les négociations entreprises avec l'administration nationale de la Sonacotra n'aient permis de résoudre le conflit (cf. l'invitation déjà citée, et nos articles « Des Nouvelles du Nautilus 20 » et « Pour plus d'information sur la Sonacotra », où recherche google). Aussi une simple manifestation de sympathie pour cette entreprise nous serait précieuse, si vous acceptiez de joindre votre signature assortie de précisions ou de commentaires à la liste de soutien donnée ci-dessous (pour cela il nous serait nécessaire que vous nous indiquiez par mail ou téléphone sous quelle forme vous souhaiteriez que la vôtre apparaisse, notre site étant encore dépourvue pour l'instant de toute autre forme d'interactivité).

    Au cas où vous déseriez de plus amples informations, nous restons à votre disposition. Salutations nautiliennes. L'équipage


    Initiative soutenue par le Collectif Annam et Shimizu Yoshie, sociologue, Valentin Pelosse,sociologue, éditeur des œuvres de Joseph Dejacque, Patrig Penn, poète, journaliste, Caroline Tiffou, journaliste, Pierre-Marie Bourdaud, écrivain, Yann Fache, agrobiologiste, Rosalie MignonRosalie MignonVictoria Follonier, réalisatrice de films documentaires, Arnaud Erhesmann, administrateur réseau, Graziella Ravin, naturopathe, Papa Oumar FALL, promoteur culturel/SENEGAL, SEMEtt ou l'étincelle noire, Etienne Erhesmann, relations publiques, Gérard Hector, Infirmier I.S.P., Paris, Camille Boulay, étudiante, Marc Tézède, écrivain navigateur au long cours, Jean-Pascal Livrecci, informaticien, Christophe Giudicelli, historien, Sorbonne Nouvelle, Barco Bolo, explorations en tout genre, Benjamin (Kadi), musicien percussioniste...

    lundi, juillet 04, 2005

    Pour plus d'infos sur la Sonacotra

    La Sonacotra, Société nationale de construction pour les travailleurs, le colonialisme au quotidien et près de chez vous...

    Deux articles sont parus récemment sur Indymédia faisant état d'actions menés dans les foyers des marchands de sommeil de l'Etat :

    Manifestation contre la répression à la Sonacotra> ;

    Coordination contre la répression à la Sonacotra.

    Une petite anecdote oubliée lors du contrôle musclé au Foyer de la Fontaine-au-roi. — Mme Patricia Boisseleau, directrice de l'Agence Paris-Est présente sur les lieux, déjà fameuse pour ces méthodes autoritaires et son manque total de scrupules et de prudence, est interpellée sur des fuites d'eau récurrentes dans certaines chambres. Déclaration prise sur le vif : « Tant qu'il y aura des résidents en surnombre, pas de réparation. »

    L'inondation après le kärcher pour lutter contre les nouvelles classes dangereuses ?

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    Pour en savoir plus

    La Sonacotra est une société d'économie mixte très, très proche de l'Etat, qui gère environ 450 foyers de travailleurs migrants (FTM in teknojargon). Une administration de l'Etat à l'origine, créée pendant la Guerre d'Algérie pour loger et surveiller les travailleurs algériens et financée grâce à leurs allocations familiales que les technocrates avaient bloquées depuis 1946. Pourquoi ? Ben, tu ne vas quand même pas nourrir la smala du bled avec le salaire de Moussa ! Il a bien sué le burnou à cette époque de grande reconstruction, mais, dit autrement, les planificateurs, certains en place comme lobbyistes depuis les années 30, ont quelques soucis démographiques (pour ne pas dire eugénistes) du fait de la situation d'apartheid larvé dans le département d'outre-méditerranée (revoir pour ceux qui ont la mémoire courte l'histoire du 8 mai 1945, des promesses de la conférence de Brazzaville escamotées, de l'invention des deux collèges électoraux etc.). Mieux valait consacrer cet argent prélevé sur le salaire des travailleurs pour leur construire des clapiers à leur frais pour qu'ils continuent à bosser comme des nègres...

    Après les accords d'Evian, la Sonacotral (Soc. Nat. Cons. Trav. algériens) devient enfin La SONACOTRA et accueille à partir de 1962 toutes les nationalités (surtout maghrébins et subsahariens), sans changer de méthodes...

    Depuis 1995, la Sonacotra, comme le demande depuis des années le Front National, et la félicite la Cours des Comptes dans son rapport de décembre 2004, offre ses services à « nos concitoyens les plus démunis. », i.e. les RMIstes et autres exclus subventionnés. - Sympa pour eux, non ? Des Français de souche à la Sonacotra, l'intégration est en en bonne voie.

    Pour d'autre infos, nous recommandons en premier, le site officiel assez amusant. Leur chronologie en particulier est un monument de révisionisme naïf par son omission des cinq années pourtant assez mouvementées de 1975 à 1980. La Société nationale de construction pour les travailleurs, avant établissement administratif est maintenant une Société d'économie mixte détenue à 80% par l'état (les 20 % restant n'étant pas loin, je vous rassure). Une vieille dame qui a le gout du secret et l'évolution récente tend encore à brouiller les pistes et les responsabilités.

    A retenir, leur proximité avec le pouvoir d'Etat (« la Sonacotra est un outil de l'Etatnbsp;», peut-on même lire sur leur site). Le PDG, désigné en conseil des miinistre a le statut de préfet !

    Mme Boisseleau, qui a la charge des deux foyers en question (La Fontaine-au-roi et Annam) est la directrice d'une agence, un « centre de production » comme ils disent (déconcentration égale dictature du petit chef, oui ou non ?). Elle gère une huitaine de foyers du Nord de Paris. Certains sont spécifiquement africains, d'autre tendent vers ce qu'ils appellent dans leur voeux pieux des résidences sociales : elles hébergent comme celle d'Annam une population hétéroclite de plus ou moins miséreux et nécessiteux (A Annam, 400 personnes, 50 nationalités + 40 % de Français, 54 RMIstes au dernier recensement...). Quant à l'accompagnement social, au mieux il est absent. Production de misère, entretien de la dépendance, un autoritarisme qui fait que certains résidents soutiennent que la direction a le pouvoir de leur interdire de se parler entre eux, une « rente » de la bouche même de certains administrateurs.

    Sur leur histoire, nous recommandons les articles du site du Gisti :

     sur la sonacotra en générale et les luttes dont elle fut le théâtre : http://www.gisti.org/doc/plein-droit/53-54/lutte.html

     sur le vol par l'Etat des allocations famiales des travailleurs algériens pour financer l'opération : http://www.gisti.org/doc/presse/1998/math/allocations.html

    Et une interview publiée dans Vacarme : un meneur des grèves historiques de la fin des années 1970 revient dessus et sur les liens avec les mouvements de sans-papier qui en sont nés :

     http://vacarme.eu.org/article115.html

    Sur la situation actuelle, faire une rapide revue de presse sur Internet : vous tapez Sonacotra et, mis à part les articles officiels de propagande, une litanie de condamnations, le constat de l'abandon croissant de ces populations au bon vouloir et à l'incurie des technocrates et quelques échos d'une lutte endémique entre gestionnaires et résidents réunis ou non en comité, quelques protestations de la presse de gauche... Nous avons une liste, mais rien qui sortent du lot et cela fait déjà assez d'infos !


    Qui, à part nous, s'intéresse à la Sonacotra ?

    • Le Front national, mieux informé que la plupart sur la politique publique de mmigration et qui ne s'y trompe pas,lui reprochant d'avoir été un instrument majeur de son contrôle par l'Etat. Le FN doit bien être le seul de tous les partis à afficher ainsi sa position sur une question que les autres abandonnent à un traitement administratif un peu honteux. C'est déjà extrême-droite qui avait attiré l'attention sur les foyers par quelques attentats racistes il y a plus de quinze ans. Ils ont repris aujourd'hui (cf. entre autre le Monde du réveillon, une nuit au foyer Sonacotra d'Ajaccio.)

    Le programme actuel du FN (disponible sur Internet) mentionne deux fois la Sonacotra et préconise la transformation des foyers de travailleurs migrants en centres d'hébergement pour « nos compatriotes les plus démunis », ce que tente de faire l'Etat quand il programme leur transformation en « résidences sociales ».

    • Mais que fait le gouvernement ? Plus de rapports parlementaires intempestifs depuis celui de Cuq, un ex flic des RG corréziens, aujourd'hui ministre des relations avec le parlement, qui en 1995 avait dressé la liste de 20 foyers africains à détruire d'urgence (épargnant cependant l'étatique Sonacotra). Mais la Sonacotra figure en bonne place dans le rapport que la cour des comptes à remis en novembre dernier sur l'administration de l'immigration.

    On lui reproche d'avoir mis 20 ans, de 1974 à 1994, à s'adapter au changement de la politique d'immigration en continuant à accueillir exclusivement des étrangers. Elle est félicitée pour avoir déjà engagé la transformation de certains foyers en résidences sociales et en avoir ouverte d'autres et encouragée à être plus répressive contre la surroccupation dans les foyers qui hébergent encore des étrangers et qui sont vus comme des nids de clandestins (depuis que j'ai écrit ce texte, Villepin en a rajouté une couche contre les clandestins justement).

    Il est difficile de réaliser que le foyer Annam fait partie des rares initiatives heureuses qu'ils saluent. J'en ai froid dans le dos. Il faut dire qu'il faudra de la place pour loger tous les RMIstes dont on vient de nous annoncer (d'après certains qui suivent mieux que moi l'actualité des chiffres pour la deuxième fois consécutive en un an d'intervalle) que le nombre vient de dépasser le million (sans compté les autres exclus subventionnés). Libé ne relie pas cela à l'immigration, cela ferait mauvais genre, le Monde s'en fout. L'Etat, lui continue à s'acharner sur les africains et privilégie les polonais qui se remarquent moins (mais où va-t-on les mettre si les foyers sont plein de RMIstes ?). Tout va bien.

    • Relâchez les petits vieux ! Seul le sort des vieux maghrébins, les« chibanis », qui seraient retenus en France dans les foyers sous prétexte de toucher leur retraite, émeut les coeurs sensibles. L'Etat avait même commandé il y a quelques années une enquête à l'UNESCO sur cette population résiduelle non prévue dans les plans des technocrates. le sujet est assez bien documenté (études sociologiques sur la manière dont ils s'accommodent de la situation, dénonciations de la presse de gauche, rapports administratifs). Un reportage est paru dans le CQFD de février sur la situation à Marseille : http://www.cequilfautdetruire.org/article.php3?id_article=539. Aujourd'hui, la Cour des comptes s'en alarme et propose que les consulats au pays puissent s'en occuper et qu'on leur y construise des logements à côté (qui ? la Sonacotra ?), car, sinon, comment contrôler que leur famille ne continuera pas à percevoir leur pention après leur mort ?

     Et vous vous en pensez quoi ?

    Première publication: Indymedia Paris.

    dimanche, avril 24, 2005

    Les explorations du Nautilus #1


    Miracle prolétarien. Résurrection d'un vrai prolo, Joseph Dejacque, qui nous revient en pleine forme sans rien avoir perdu de sa vindicte, exhumé par les bons soins du docte Valentin Pelosse (à lire : son Agité prolétaire en ouverture à la Question révolutionnaire). Prolétaire tu peux être élégant et intelligent ! Un site agréable et sobre au service d'un message toujours jeune, privilège commun de l'Utopie et des voyageurs. A travers les viscissitudes et la pensée inséparablement mêlées de Dejacque, le bien nommé, c'est tout un nouveau monde que nous découvrons, le New-York de 1860 en proie aux pires misères et convoitises, les luttes révolutionnaire de l'époque au jour le jour, les joies, la détresse et les espoirs des pauvres en exil, et des questions bien actuelles :

    http://joseph.dejacque.free.fr/

    Le toto sort du squat. Et invite tous les communistes à son Meeting, la revue internationale de la Communisation :

    http://meeting.senonevero.net/

    Des discours parfois indigestes mais des débats animés, amusants et ouverts, une fois maîtrisés les quelques concepts de base indispensables. Pour ceux qui souhaitent prolonger sur le Net les discussions entamées au comptoir, s'initier ou s'exercer aux dernières subtilités de la dialectique révolutionnaire, renouer avec de vieilles connaissances, de Marx au Tiqqun.

    Pour ceux que ça intéresse. Le quotidien officiel de la Côte d'Ivoire, Fraternité matin :

    http://www.fratmat.co.ci/

    La France vient de perdre une guerre qui se termine sur un drôle de bilan. Aucun site ne publie à ma connaissance de textes émanant de la rébellion ou de groupes de pensée d'opposition. Manque de moyens? La flambée de spritualité délirante qui s'est emparée du pays semble avoir frappé un temps les meilleurs esprits de stupeur. Et la Côte d'Ivoire est encore un pays unanimiste...

    La presse française? Elle ne vaut guère mieux. La télé et les journaux populaires irresponsables et aux ordres, Libé d'une incompétence coupable (ils attendaient quoi? Un petit massacre à la rwandaise pour démontrer que les noirs ont ça dans le sang?), le Monde trop sérieusement institutionnel pour saisir le chaos social ambiant, le Figaro encore le plus lisible (hélas?) et le plus lucide. Les alternatifs? Il ne faut pas oublier que depuis l'indépendance concédée et conditionnée par De Gaulle, ces terres sont, en particulier pour les ressortissant de notre cher pays, du domaine réservé des hautes sphères de l'Etat et d'autres mafias y ayant partie liée. Pour se consoler, quand-même une petite galerie de photos à se mettre sous la dent :

    http://blaisepascalabidjan.free.fr/galphotos.htm

    Un coucou à Libé. Tout n'est pas perdu. Le débat sur les panneaux solaires continuent sur

    http://terre.blogs.liberation.fr/terre/2005/04/embruns.html



    Voilà. C'est tout pour cette fois.

    Les explorations du Nautilus #1

    mardi, avril 12, 2005

    Rappel modéré aux camarades bourgeois sans a priori

    Un appel anonyme donc. Tiens, tiens... Destiné à qui ? Là aussi, le doute plane. Pourquoi moi d’abord, moi qui me suis déjà infligé le Tiqqun et qui n’en redemandait pas tant ! Et j’apprends que je ne suis pas tout seul dans ce cas. Comme on se retrouve ! Le cercle pour petit qu’il soit mérite d’être mis en avant (un peu de pub au passage). On peut mépriser le quantitatif (on a appris à se méfier de la masse), mais aspirer à la gloire, prôner le communisme ici et maintenant et ne pas négliger son porte-monnaie, mépriser l’époque et en connaître les ruses, les dénoncer et les pratiquer.

    Alors ? A quoi reconnaît-on un révolutionnaire ? Ton identité est-elle si importante ? La revue invite au débat avec une bonne volonté désarmante. L’effeuillage commence ? Coquette ! Qui es-tu, beLE inconnuE ? Car tu existe, auteurE, quoi qu’il en coûte à notre conscience communisatrice. Il en faut bien un dans ce triste monde qui ne nous appartient pas puisqu’ils ont tout, ces salauds, eux, ceux qui nous contrôlent, enferment nos camarades, etc.

    Le bon sens, toute Tiqqunerie mise à part, l’exige, la corporalité ne peut être niée. Et sans me moquer, la question se pose. Le Tiqqun malgré son allure de compilation de scholiastes en mal d’avenir comme de présent n’est pas ce qu’on a lu de pire dans la littérature militante de ces dernières années. Un peu de luxe, dense et élégant, dans le grand jeu de l’étouffement. Je garde un souvenir particulier des thèses sur la communauté terrible, émouvant témoignage adolescent, des formules brillantes, des intuitions théoriques aussi, surnageant d’un fatras qui ne cachait pas le sérieux de l’intention.

    Tes thèses et tes arguments dans l’Appel ? Ce n’est ni la timidité, ni une irrépressible paresse qui me retiens de t’en demander compte. Je me suis imposé de plus lourdes tâches. Je répéterai seulement ma question : pour qui tu prêches ? Pas pour moi en tout cas : je ne te suivrais pas sur la crête. Merci bien.

    Qui est ce nous dont tu uses avec tant de complaisance et de variété ? Nul besoin d’avoir un nez de sanglier pour soupçonner la part de supercherie d’une posture philosophique bien commode, si moeleuse qu’on s’y vautre, qu’on s’y enfonce. Nous pourrions goutter l’imposture littéraire si elle n’était au service d’une idéologie tout aussi rance que le choix de tes mocassins.

    Car usurper la position des précaires et des chomeurs pour mieux nous refourguer ton petit Debord, ne te suffit pas. Monsieur l’anonyme philosophe. Animateur à défaut d’auteur, ton orgueil est cependant moins misérable que ta tartuferie. La misère t’est-elle devenue si désirable que tu crois qu’en parer ta prose lui donne de la consistance ?

    Pour la plus grande gloire du Communisme, ici et maintenant (communisons tous en coeur, mes frères !), la Révolution vaut bien un pieux mensonge. Et quand on a plus lu que vu, ou vécu, les haillons et les ulcères imginaires donnent toujours l’illusion d’une contenance. Certains s’y laisseront prendre : tu t’adresses à tes pairs.

    Le capitalisme n’est pas la réalité, mais lui appartient. Certains en vivent même, paraît-il. Engels ne s’en cachait pas, ayant choisi de consacrer la sueur de ses ouvriers à l’oeuvre grandiose d’un cerveau qui promettait à tous des lendemains meilleurs. Le temps de potasser la science à sa portée, de laisser faire l’époque, la matière. Un peu de bonne volonté... On sait où tout cela a mené.

    Aujourd’hui, le communisme a vieilli. Embourgeoisés les doctrinaires. Renoncer ? Il n’en est pas question. Faire son époque, lancer ses théories à l’assaut. Toujours. Merci Internet, on propage sa rhétorique sans risquer sa tête. Le confort de son chez-soi vaut mieux que la tribune.

    Aujourd’hui le monde est devenue bien complexe et ce triste constat nourrit encore notre haine d’impuissant contre tous ceux qui font profession de post-modernisme. Une consolation : au moins nous sommes face à face. Marx raisonnait pour cinq pour cent de l’humanité, nous vivons dans une société globale, sans frontière. Seules sur les îles Adaman quelques tribus isolés par l’administration tirent encore des flèches sur les avions qui viennent s’assurer qu’ils vivent encore librement dans la forêt vierge de tout contact.

    L’issue est proche. Trop de misère. La pollution. Presque une divine surprise. La bêtise des autres est notre meilleure alliée ? Défendons-nous de la politique du pire. Il va encore falloir subir la masse mais notre civilsation court à sa perte et qui s’en plaindra ? Nous ne sommes pas nihilistes pourtant. Le tout est de savoir se préserver des éclaboussures.

    D’où les crêtes. C’est quand même mieux que les bas-fonds. S’enterrer ou planer ? Ne pas trop s’en mêler de toute façon. Démissioner ? Annoner. Réfléchir pour les moins cons. Comme le disait Confucius, le sage reclus fait tourner le monde dans sa main. Prions. Comprendre ? Qui lirait aujourd’hui de la politique économique ? L’écologie par dessus le marché. Tout est au-dessus de nos forces.

    La clandestinité est imposée à beaucoup. Une condition qui s’est banalisée. Comme le salariat et pas mal d’autres misères. Continue à t’en faire gloire dans tes pantoufles et prie : nous sommes avec toi.