jeudi, mars 30, 2006

De Villepin dans la panade, Sarko à la parade

Nous étions avertis : Sarko l'avait annoncé, et Libération l'avait relayé : « il faut rentrer à l'intérieur des cortèges pour aller chercher ceux qu'on doit aller chercher ».

L'article de samedi consécré aux prépartifs policiers : « Accusée de laisser-faire, la police cherche une riposte », nous montrait Sarko, en personne, se préparant à nous organiser un de ces moments inoubliables qui vous font une carrière et le torchon de July avait du mal à se retenir d'applaudir.

Avec l'arrivée providentielle des premières bandes de « ouaich » ou les « z'y-va » selon la subtile sémantique de nos journalistes de gôche, voilà enfin qu'allait être faite la distinction tant attendue entre le bon manifestant et le méchant casseur.

Les syndicats protestaient mollement mais ils ont trouvé la parade naturelle : collaborer... Et Libé de les en féliciter.

J'ai été surpris que personne n'ait encore signalé ce vibrant éloge de la flicaille syndicale et des keufs de Sarko : « Syndicats et policiers font ordre commun ». C'est peut-être trop gros pour réaliser.

Au fil de la manif, cette collaboration assumée a permis de « limiter les dégats » ? Pas pour les « lascars » déjà qui « morflent sérieusement » à la jubilation visible du journaleux maison (Didier Hassoux) : «  Le service d'ordre de la CGT du Livre finit le boulot en allant livrer les fauteurs de trouble aux gendarmes mobiles » etc. etc. avec pour preuve à l'appui dans la version papier une belle photo en plongée, sur une collègue caméraman en train de se faire tirer son matos...

Libé roule pour Sarko, ou plutôt ils se pissent dessus ? Ayant passé pas mal de temps à Répu, j'ai bien vu les meutes de civils sillonner la foule mais je n'ai pas assisté à la brillante participation des amis de Bardet. Un détail a échappé à Libé : dans leur brillante stratégie, les complices des keufs, ont quand même dû leur laissé la place où devait arriver la manif...

Dispersion de la manif : tout le monde à droite

Dès 18 heures des cordons de CRS commençaient à l'issue de charges plus ou moins houleuses à travers la place à se rapprocher dangereusement du débouché du boulevard du Temple d'où se déversait le cortège. Un moment bloqué, les syndicats qui arrivaient était vite priés de ne pas s'attarder sur la place, et de tourner l'angle, direction le boulevard Voltaire.

La MJS n'a pas encore senti les gaz lacrymo mais il ne fallait pas s'attarder.

Les mégaphones relayaient le mot d'ordre : « tout le monde tourne à droite. » Et surtout ne regardez pas ce qui se passe à gauche. A gauche, sur la place ? La foule de ceux qui n'avaient pas envie de rentrer si tôt à la maison, voir à la télé comment, combien on avait bien manifesté était livré à d'hallucinantes manoeuvre des keufs à la parade...

Aucun commentaire: